^{Par Bénédicte Grailles, maîtresse de conférences en archivistique}

Un des objectifs du programme 2RU est d’établir une cartographie des services actuellement proposés en ligne aux usagers.

Méthodologie

Le choix a été fait de restreindre l’enquête aux sites des archives départementales pour des raisons d’homogénéité. Une première grille avait été élaborée par le service interministériel des Archives de France. Elle donnait une base de départ intéressante. Les critères ont été approfondis autour de deux focales : les outils proposés et les besoins qu’ils prennent en charge tels qu’identifiables à travers les pages. Les données ont été collectées entre septembre et novembre 2022 et organisées dans une base de données relationnelle consultable en ligne. Chaque outil est décrit par une fiche stipulant la source, la catégorie, une date de constat et géolocalisant l’information (fig. 1).

Des outils pour quels besoins ?

Les besoins ont été catégorisés en trois familles : ceux, classiques, visant à favoriser l’accès aux ressources et archives à distance, ceux orientés vers l’autonomisation de l’usager dans sa recherche et ceux, plus innovants, correspondant à de l’accompagnement personnalisé et individualisé (fig. 2). Cette dernière catégorie regroupe 305 initiatives. Ce chiffre masque néanmoins des différences importantes. Il inclut notamment des formulaires (contact, dérogation, reproduction, ressources culturelles, recherche, réutilisation) qui constituent l’essentiel des données collectées (plus de 90%). Les 10 % restants regroupent des outils émergents particulièrement intéressants à étudier.

21 types d’outils ont été recensés dans cette enquête (fig. 3). Certains sont très répandus. L’outil le plus commun est la fiche d’aide à la recherche (95 occurrences) proposée par presque tous les sites d’archives départementales avec des intensités et des objectifs variés. Suivent l’ensemble des formulaires déjà évoqués. Un peu plus des deux tiers des sites mettent par ailleurs à disposition un espace personnel.

Les outils peuvent être répartis en trois niveaux d’appropriation : ceux massivement présents dans plus de 50 % des services (en rouge), ceux qui se retrouvent dans 30 à 40 % des sites (en bleu), et ceux qui recouvrent 10 à 20 % des propositions (pourpre).

Regardons maintenant la fin de la liste qui recense des outils mises en ligne par moins de dix services (fig. 4). Des dispositifs peu répandus et, pour certains, peu connus, apparaissent. Ils permettent de repérer des initiatives intéressantes qui peuvent contribuer largement à la réflexion en cours dans le programme.

Quelques enseignements peuvent être tirés de ce recensement. D’abord la nécessité de le mener de manière fine pour faire émerger des innovations et des expérimentations. Ensuite, l’existence d’instruments très répandus. Ce dernier point doit cependant être relativisé. Là encore, il faut regarder dans le détail et faire le constat que derrière une famille d’outils se trouve en fait des approches très variables. Ainsi les fiches d’aide à la recherche peuvent proposer une méthodologie de recherche ou un état des sources ou les deux.

Pour en savoir plus

La base de données comprend actuellement 600 entrées. Elle a été modélisée via une base Heurist mis à disposition par HumaNum. Elle peut être consultée à l’adresse suivante : https://heurist.huma-num.fr/heurist/?db=2RU&website&id=717 . La cartographie est accessible via l’onglet « rechercher ».

---

---