Les objets, un vecteur de collaboration entre institutions patrimoniales ? Par Romain Fontaine

Par Clara Bosc et Emma Leroux

Ancien étudiant du master Archives d’Angers, Romain Fontaine a consacré en 2018 son mémoire de recherche sur Les objets : des documents d’archives ? Le cas des maquettes aux archives des Yvelines. Depuis 2022 en poste au Centre de gestion de la fonction publique territoriale de la Savoie, il est intervenu à l’occasion de la XXIe Journée d’archivistique d’Angers le 10 février 2023, pour présenter les objets comme vecteurs de collaboration entre les institutions patrimoniales. Sa présentation s’est construite autour de trois points : la gestion des objets en bibliothèques et une vision conjointe entre archives et archéologie mais aussi archives et musées. Pour chacune des institutions, trois questions ont été successivement abordées : les pratiques de conservation d’objets, le maintien de la cohérence d’une collection et le déclenchement de collaboration à travers lesdits objets.

Dans sa partie sur la gestion des objets en bibliothèques, Romain Fontaine remarque le parallèle entre la cohérence des collections et la notion de fonds en archives. Archivistes et bibliothécaires sont confrontés à un dilemme similaire de maintien de l’objet dans son contexte. Si les outils de classement des bibliothèques sont difficilement adaptables à la description d’objets, les bibliothécaires tendent à s’orienter vers des logiciels d’archivage conformes à la norme ISAD(G) ou encore vers le format EAD, plus performant dans ce cas de figure. Par ailleurs, une enquête montre le caractère minoritaire de la collaboration des bibliothèques avec d’autres institutions et soulève le point suivant : une part importante déclare avoir des problèmes de conservation dans ses collections d’objets.

Les propos s’axent ensuite sur la force du lien entre l’objet et le document d’archives dans un contexte archéologique. Appelées « sources archéologiques » dans la profession, les documents d’archives sont parfois à l’origine de recherches et permettent une meilleure compréhension du contexte historique. Plusieurs exemples sont énoncés pour mieux saisir la manière dont le document représente parfois la seule information en lien avec les données récoltées ou encore comment ces sources illustrent l’activité scientifique au fil du temps. Ainsi, le maintien d’une cohérence et de la bonne conservation des documents sont des problématiques communes aux archivistes et aux archéologues.

Finalement, l’intervenant propose de s’inspirer des inventaires de musées pour une meilleure documentation des objets, double travail pour l’archiviste qui ne doit pas non plus négliger l’instrument de recherche traditionnel. Prenant appui sur des articles et des exemples concrets de rassemblement administratif, Romain Fontaine dénote une tendance naturelle des institutions à travailler ensemble du fait de la proximité de leurs missions et le fait que les partenariats peuvent être bénéfiques. Malgré tout, il semble que la gestion de formats inhabituels ne s’avère pas être le premier moteur de collaboration. 

En conclusion, même si les objets occupent une place minoritaire dans la liaison des institutions, celles-ci ont tout intérêt à s’inspirer des pratiques respectives de chacune issues de questionnements communs.

Retrouvez l’intervention en vidéo


OpenEdition vous propose de citer ce billet de la manière suivante :
ALMA (4 février 2025). Les objets, un vecteur de collaboration entre institutions patrimoniales ? Par Romain Fontaine. ALMA. Consulté le 23 mars 2025 à l’adresse https://doi.org/10.58079/138fi


Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

This site uses Akismet to reduce spam. Learn how your comment data is processed.